Khandoshkin – Sonates et chansons russes pour violon seul

Nicole Tamsestit : violon Giovanni Battista Rogeri, Brescia, 1711

Ivan KHANDOSHKIN, 1747 (Ukraine) – 1804 (Saint-Pétersbourg)
Un compositeur et violoniste russe, au Siècle des Lumières, à la cour de Catherine II

L’Europe de l’Est est l’un des berceaux peut-être le plus méconnu de la musique européenne de la fin du XVIIIe siècle, source d’inspiration pour Haydn, Mozart et Beethoven. Dans les bibliothèques de ces pays, avec Pierre Bouyer — pianiste passionné par l’évolution des pianofortes à travers le temps —, la violoniste Nicole Tamestit a cherché et découvert de nombreux et étonnants compositeurs oubliés : hongrois comme Janos Bihary, Anton Czermak, Anton Rosalvögy, György Adler, Janos Spech, ou tchèques, moins inconnus, tels Jan Ladislav Dussek et Josef Gelinek.

« J’ai été saisie par une musique profonde, personnelle, pleine de fantaisie et de passion, écrite vraiment pour le violon, qui ne ressemble à aucune autre musique de cette époque. J’ai aimé ces inspirations populaires mêlées à l’écriture savante de ce musicien qui m’a pris le cœur - ce musicien plein d’un feu nourri par son âme slave autant que par la flam- boyance de l’ornementation italienne »

Répertoire violon & pianoforte, 1799-1801 (Frühlings Sonate)

Disque 1 : BEETHOVEN — Deux Sonates, n°4 & 5, opus 23 & 24
Disque 2 : Quatre sonates de MEDERITSCH, CRAMER, EBERL & KLEINHEINZ

Nicole TAMESTIT, violon G. B. Rogerius, 1711
Pierre BOUYER, Fortepiano Bertsche (Vienne, vers 1810)

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Une date : 1800, tournant entre classicisme et romantisme. Deux instruments, le pianoforte et le violon, dont la facture est en pleine évolution. Une œuvre emblématique, la 5ème Sonate de Beethoven, dite Le Printemps, et sa jumelle beaucoup moins célèbre, la 4ème Sonate en la mineur. Une enquête, au terme de laquelle Nicole Tamestit et Pierre Bouyer, après avoir lu une centaine de sonates et d’autres œuvres, vous en proposent quatre, qu’ils ont aimées et qui permettent d’appréhender l’environnement musical dans lequel Beethoven a composé ses chefs d’œuvre.

Franz Krommer, Kammermusik, Wien 1818

Nicole TAMESTIT, violon G. B. Rogerius, 1711
Sophie CERF, alto
Jérôme HUILLE, violoncelle,
Jacques BONVALLET, violon
Georges BARTHEL, traverso

Grand Trio à cordes opus 96
Quatuor avec flute, opus 92
Danses hongroises opus 89

 

Frantisek Kramar est l’un de ces artistes tchèques tellement créateurs au début du romantisme qu’ils ont germanisé leur nom pour faire carrière à Vienne. Il est aussi, dans l’histoire de la musique, l’un des rares compositeurs presque totalement autodidactes. Il lit avec passion les œuvres de Haydn, de Beethoven et de Mozart, et prend le « Divertissement à Puchberg » de ce dernier comme inspiration pour son unique et ambitieux Trio à cordes, chef d’œuvre méconnu de cette forme rare. Dans son très important catalogue d’œuvres de musique de chambre, les œuvres avec instrument à vent ont une belle part, et il traite la flûte traversière avec une toute autre intensité que l’habituel style galant et virtuose qui perdure encore. Enfin, les danses sont une réjouissante curiosité s’inscrivant dans la naissance d’un art hongrois « à la tzigane », avant de fort brillants lendemains.

Haydn, Les Sept dernières Paroles de notre Seigneur Jésus Christ sur la Croix

Version pour violon & pianoforte de Pierre BOUYER
Nicole TAMESTIT, violon
Pierre BOUYER, pianoforte viennois Marc DUCORNET copie d’après Stein (vers 1780)

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Haydn a donné de multiples formes à ce chef d’œuvre à nulle autre œuvre comparable, et qui eut un immense succès à la fin du XVIIIème siècle : versions pour orchestre, pour quatuor à cordes, oratorio pour solistes, chœurs et orchestre. Il a également donné son assentiment à des versions pour pianoforte seul, et connu une version pour pianoforte et orgue. C’est pourquoi Pierre Bouyer a trouvé tout à fait licite, et très passionnant de tenter cette expérience d’une version pour pianoforte et violon : le pianoforte apporte un élément de grandeur orchestrale que le quatuor à cordes ne possède pas et le violon solo chante avec l’émotion de la version quatuor. De plus, en alternant constamment les deux habitudes d’écriture de la fin du XVIIIème siècle (pianoforte avec accompagnement de violon, ou violon accompagné par le pianoforte), les éclairages sont en perpétuelle transformation, les interprètes obtiennent, avec les moyens réduits de leurs deux instruments, une étonnante variété de couleurs.

Mozart, Violon et pianoforte

Version pour violon & pianoforte de Pierre BOUYER
Nicole TAMESTIT, violon anonyme, XVIIIème siècle
Pierre BOUYER, pianoforte viennois, Marc DUCORNET copie d’après Stein, vers 1780

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Aussi merveilleux joueur de clavier que violoniste, Mozart était le mieux placé pour réunir ces deux instruments : il le fait dès son plus jeune âge, et se passionne ensuite pour les perspectives d’alliages sonores qu’ouvre le tout nouveau pianoforte. A 22 ans, à Paris, ce problème le sollicite beaucoup plus que l’hostilité de l’aristocratie française, d’autant plus qu’il a conscience d’être l’un des premiers à y apporter des réponses ; lorsqu’il s’installe à Vienne à 25 ans pour s’affirmer audacieusement et orgueilleusement comme compositeur indépendant, c’est avec 6 nouvelles Sonates pour violon & pianoforte qu’il se présente au public … Dans les dernières années viennoises de Mozart, 4 Sonates magistrales, éditées séparément, voient le jour et établissent définitivement ce genre majeur dans l’Histoire de la Musique – et c’est Beethoven qui saura rapidement prendre sa succession.